Cîmes Noires


L’âme s’évapore
Parfume l’éveil de ces gris aurores
Nourrissant le froid, cristallisant les larmes
Exploitant ce sentiment de vague à l’âme
Vapeur. Condensation. Odeur de glace
De la lumière intense dans la rétine jusqu’à ce que tout s’efface

L’âme s’évapore et flotte au-dessus des montagnes
Elle se heurte aux rapaces tout en caressant les feuillages
Atteignant le pic, plongée dans la brume
Elle se mélange au brouillard épais qui cache la pleine lune

L’âme s’évapore et s’infiltre dans la banquise
Elle forme ces cratères et s’essouffle d’une fraîcheur exquise
Elle scintille dans la pupille de ce loup plein de grâce
Elle se cryogénise à jamais pour que rien ne la terrasse

Éclairée par quelques lumières sur ce chemin glissant
Mon aura navigue dans la brume et se confronte au néant
La persona libérée, le corps nu et froid
L’hiver vient d’arriver et transcende mon trépas

— Ludovic Mornand